A quelques jours du premier tour de la présidentielle en France, le logement occupe une part dominante dans le débat politique actuel. En effet, être propriétaire représente l’une des préoccupations majeures des ménages en France.
Dans ce contexte, il apparaît aujourd’hui que les dépenses de logement, et plus particulièrement le fait d’avoir un toit sur la tête, constitue un poste substantiel du budget des ménages en France.
Sur la base de données recueillies au cours de l’année 2010, l’INSEE a indiqué dans un récent rapport que le logement est actuellement le premier poste de dépenses des ménages, devançant ainsi les transports et l’alimentation.
Selon cette étude, un ménage sur deux consacrerait au moins 18% de son budget à son logement principal. Cela représente en réalité les dépenses liées aux loyers pour les locataires, aux charges, aux diverses taxes, aux dépenses d’énergie, aux remboursements des crédits immobiliers, etc.
Ce pourcentage est réduit à 9% du budget, pour les propriétaires non-accédants. Par contre, il monte à presque 27% pour les locataires du privé. Ainsi environ un locataire sur deux consacrerait environ 27% de son budget à ses dépenses de logement, et un accédant à la propriété sur deux leur consacrerait un peu plus de 27% de leur budget. Pour les locataires du secteur dit social, ce taux serait réduit à un peu plus de 20%.
La fraction du budget varierait également en fonction de la fortune des ménages. Ainsi, pour un quart des français les moins aisés, la part du budget représenterait environ 24%, alors que ce pourcentage serait de 11% environ pour le quart des plus aisés.
Il apparaît donc que ce taux d’effort pour les ménages serait plus élevé pour les moins aisés.
Selon l’étude de l’INSEE, au cours de ces 5 dernières années, les dépenses de logement pour les ménages, prises en compte avant toute déduction d’aides au logement, auraient augmenté de près de 17%. Ce niveau d’effort serait d’ailleurs plus important pour les accédants à la propriété, avec une augmentation de l’ordre de 26%. Ce phénomène s’explique en particulier à cause de la flambée des prix dans le domaine de l’immobilier.
L’INSEE indique à cet égard que le prix des loyers a augmenté plus vite en France que les prix à la consommation.
Parmi les conséquences de la hausse des prix de l’immobilier, l’accès à la propriété a été rendue plus complexe et difficile pour les ménages les moins aisés. L’INSEE révèle de ce point de vue qu’en 2006, 10% des ménages qui accédaient à la propriété étaient “modestes”, contre 13% en 1996. Par ailleurs, le nombre de locataires “modestes” est passé de 61% en 2006 à 66% en 2010. En sens inverse, le nombre de locataires “aisés” est passé de 28% en 1996 à un peu moins de 20% en 2010.
Autre point intéressant de cette étude, le taux d’effort des ménages propriétaires accédants, a augmenté au cours des quinze dernières années, mais de façon modérée, en rapport avec l’évolution des prix dans le domaine de l’immobilier.
A noter que le coût d’acquisition d’un logement est devenu plus cher : il est ainsi passé d’une moyenne trois années de revenus pour un ménage en 2001, à quatre années de revenu pour un ménage en 2006. Cela est notamment du à la hausse des taux d’intérêts d’emprunt immobilier. Au début des années 2000, l’effet était inverse : un allongement des durées d’emprunt, et des taux d’intérêt plus bas, qui ont favorisé l’accès à la propriété.
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